La forêt de Fontainebleau. Pour quelqu'un de la région parisienne, cet endroit est synonyme d'echappées belles, de bouffées d'air pur, de repos... C'est la nature aux portes de la ville.
Pour le reste du monde ce n'est guère plus q'une forêt lointaine. Certes célèbre pour avoir vu passer bon nombre de peintres, écrivains, poètes et autres grimpeurs, mais ça reste une forêt, comme celle-là du Gilou d'à côté.
Et c'est comme ça depuis la nuit des temps.
Enfin depuis une centaine d'année pour être précis.
Parce qu'à la nuit des temps, la forêt de Fontainebleau c'était plutôt la plage.
A l'endroit même de la forêt de Fontainebleau d'aujourd'hui s'étend une longue plage bordée de dunes. La mer peu profonde permet le dépôt de sable sur plusieurs dizaines de mêtres d'épaisseur. Une fois la mer retirée, un domaine lacustre se mettra en place où sedimentera le calcaire de Beauce qui recouvre aujourd'hui une grande partie du bassin parisien.
Les sables anciennement déposés acceuillent maintenant une nappe phréatique en profondeur. A ce moment, une importante érosion entaille la couverture calcaire ainsi que les sables sous-jacents, permettant ainsi l'écoulement de la nappe phréatique en surface. C'est à ces endroits que de la silice cristallise et consolide le sable pour former ce que l'on appelle des grès.
L'érosion continue aujourd'hui et accentue le relief : les vallées sont plus profondes, une partie du calcaire de Beauce a disparu pour laisser place au sable. Alors que de nouveau grès continuent de se former aux endroits où la nappe phréatique s'écoule près de la surface, les anciens grès se démantellent et dégringollent le long des pentes sableuses pour former les fameux „blocs“ prisés des grimpeurs.
Une première étude des cartes géologiques de la région permet d'identifier les différents types de roches présentes et de se faire une première idée du contexte géologique.
Ensuite, une recherche plus approfondie dans la littérature scientifique permet de comprendre précisement les processus géologiques qui entrent en jeu et expliquent la geomorphologie actuelle et la formation des roches qui nous intéressent.
En utilisant le "modèle numérique de terrain" (MNT) de la région, il est possible d'en modéliser le relief. On y superpose une vue satellite pour obtenir un diagramme 3D de la région.
Grâce à ce type de representation, les données géologiques peuvent apparaître sur les tranches de notre diagramme 3D.